Chroniques·Fantasy

Chronique 5 TRS : Comme un Conte de Graham Joyce

Couverture du livre

Résumé : Tara n’avait pas seize ans lorsqu’elle a disparu sans laisser de trace. Son corps n’a jamais été retrouvé, mais dans sa famille, on a fini par se faire à l’idée qu’on ne la reverrait plus. Pourtant, vingt ans plus tard, le soir de Noël, on frappe trois coups à la porte de ses parents. Tara se tient sur le seuil. Une Tara fatiguée, sale, échevelée… mais qui n’a pas vieilli d’une ride. Elle explique sa longue absence par l’appel du voyage, mais les incohérences de son récit laissent son frère et son ancien compagnon sceptiques. La vérité qu’elle finit par leur avouer semble plus incroyable encore : elle aurait été enlevée par des fées… Entre amnésie et aliénation, à quel point le fantasme se mêle-t-il à la réalité ?

Comme un conte est un roman fantastique écrit par Graham Joyce et publié en 2015 aux éditions Bragelonne. L’auteure nous raconte l’histoire de Tara, une adolescente qui disparait sans laisser de trace pour revenir 20 ans après, inchangée, sous le regard médusé de ses parents et de son frère.

L’auteure a fait preuve d’une imagination captivante, entrainant le lecteur dans une spirale livresque quasi permanente, si bien qu’il est difficile, pour lui, de poser le livre sans l’avoir fini. L’histoire, entrainante, reflète des personnages attachants, réels (on parle d’une petite famille moderne avec ses chiens, sa télé, ses embrouilles et ses histoires banales). L’utilisation de l’humour et des répétitions de phrase rend le récit parfois amusant, sans pour autant rentrer dans un absurde qui aurait été péjoratif pour le livre. Ils rendent plus vrais ces personnages, qui, de ce fait, apparaissent comme des personnes saines d’esprit et rationnelles, et l’on comprend totalement qu’ils ne souhaitent pas croire à l’histoire rocambolesque que leur raconte Tara lors de son retour.

Le livre utilise une alternance de passé et de présent, permettant d’étayer, au fur et à mesure, l’histoire de la disparition de la jeune femme. La famille apprend en même temps que nous ce qu’il s’est passé par des sauts temporels, si logiques qu’il n’est pas possible de se perdre dans ces bifurcations périodiques. Elles ne sont pas dérangeantes, loin de là, et apportent un rythme particulier au bouquin le rendant plus intéressant et envoutant tant il nous concentre dans un vrai fil conducteur.

De plus, l’écriture de l’auteure permet de faire voir aux lecteurs le point de vue de tous les personnages, passant d’un narrateur omniscient extérieur à un récit à la première personne, détaillant les sentiments de chacun des personnages en un monologue qui pourrait sembler long et ennuyeux, mais qui est pourtant nécessaire et posé sur le papier d’une manière experte et talentueuse.

On observe tout au long du bouquin la lutte, par chacun des personnages, entre le réel et l’imaginaire. Par exemple, il y a l’utilisation de la philosophie par le psychiatre, philosophie essayant d’expliquer les choses que Tara a vu pour les faire paraitre concrètes aux personnes rationnelles (comme notamment sa famille dont je parle plus haut). Et de ce fait, chacun des personnages en va de sa théorie pour analyser le récit de la protagoniste, n’acceptant pas les choses non considérées comme réelles. Pourtant, s’ils s’essayaient, ne serait-ce qu’à ouvrir leurs esprits, ils pourraient atteindre une imagination les libérant d’une pensée étriquée et fermée. Ainsi, la protagoniste, qui était auparavant coincée par l’idée sensée de la vie sur cette Terre, revient presque totalement libérée et en pleine possession et connaissance de son corps, chose que les autres personnages ont du mal à comprendre mais pour le lecteur qui, je l’espère, est cohérente, à juste titre.

La fin est logique, suivant une continuité temporelle et répétitive dans chacun de ses aspects. Elle m’a paru un peu rapide, sur le feu, comme s’il fallait trouver un dénouement, et aurait-pu être, à mon sens, un peu plus étoffée. Mais le bouquin est si bien écrit qu’il m’est impossible de retenir, ce seul « presque » défaut.

À lire ou pas ? Je vous conseille évidemment ce livre qui est une lecture douce et parfaite pour l’été, sur la plage, dans votre transat ou dans votre lit le soir. Elle n’est pas prise de tête et est très rapide (j’ai lu les 443 pages en deux après-midi).

4,5/5 pour cette lecture sympathique (je ne sais pas si un jour je trouverai un livre à la note parfaite, à vrai dire).

Et vous, avez-vous lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour que l’on puisse en discuter.

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