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Chronique 8 TRS : METRO 2033 de Dmitry Glukhovsky

Couverture du livre

Résumé : 2033. Une guerre a décimé la planète. La surface, inhabitable, est désormais livrée à des monstruosités mutantes. Moscou est une ville abandonnée. Les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain, où ils ont tant bien que mal organisé des microsociétés de la pénurie. Dans ce monde réduit à des stations en déliquescence reliées par des tunnels où rodent les dangers les plus insolites, le jeune Artyom entreprend une mission qui pourrait le conduire à sauver les derniers hommes d’une menace obscure… mais aussi à se découvrir lui-même à travers des rencontres inattendues.

METRO 2033 est un thriller alliant l’univers du fantastique et de la science fiction. Il a été écrit par Dmitry Glukhovsy, publié en 2005 et traduit en 2010 et 2016 par la librairie Atalante. On y suit la quête du jeune Artyom, né à la surface mais qui doit pourtant vivre, après les ravages d’une guerre nucléaire, dans le métro moscovite. C’est le premier tome d’une trilogie qui comprend ensuite METRO 2034 et METRO 2035.

Mes opinions, que je répétasse sans cesse cette phrase, sont mes pensées les plus personnelles. Ainsi, libre à vous de vous faire votre propre opinion du livre, et si l’envie vous en prend, de contester mes dires (toujours dans le respect). Puis aussi, c’est mon blog donc si t’es pas content ciao.

METRO 2033, c’est une dystopie post-apocalyptique qui nous prend aux tripes. L’univers, savamment orchestré par l’auteur, est pourtant compliqué à intégrer pour le lecteur. Un trop plein de détails, dès le début du roman, m’a fait perdre patience quelques fois ; et, je dois l’avouer, m’a fait regretté d’avoir choisi de lire ce livre que l’on m’a pourtant conseillé. Mais je ne me laisse pas faire par des débuts difficiles (vous me connaissez maintenant), et je me suis laissée guider dans ce monde à la réalité frissonnante. Réalité car, si l’on regarde la carte du métropolitain de la capitale Russe, on y retrouve les stations qui ont accompagnées notre lecture. L’atmosphère du livre est angoissante, humide et fait froid dans le dos, rendant les quelques scènes d’action palpitantes. Le lecteur arrive facilement à s’imaginer ces tronçons de voies vides, silencieuses et noires, qui peuvent lui faire faire des cauchemars si l’envie de lecture lui prend trop tard le soir.

Concernant le héros, Artyom, il est vrai qu’il est attachant. Il est jeune, il n’a pas vécu, il veut vivre une grande aventure (ou plutôt fuir ses démons en vivant une grande aventure), et l’on n’est pas étonné quand il fait preuve d’une ignorance propre à son âge. Il est impulsif, peut être un peu trop téméraire, et ressemble au cliché de l’adolescent blanc qui pense que sa réflexion est toujours la bonne. Néanmoins, il apprend tout au long de son voyage à changer sa manière de voir les choses, à approfondir ses introspections sur le monde qui l’entoure. Ajoutons à cela une bonne dose de personnages intrigants qui l’aident évidemment à se sortir de chaque impasse : l’auteur utilise une myriade de personnages secondaires qui permettent à notre protagoniste d’avancer dans son périple, le sauvant à de multiples reprises (surement un peu trop à mon goût, à mon avis il devrait jouer au loto, mais ça c’est une autre histoire).

Le rythme du livre est un peu trop plat à mon goût. Le héros enchaîne stations sur stations, sortant des fois à l’extérieur (on ne sait pas trop par où ni pourquoi), et certaines parties sont incohérentes et pas assez exploitées, ce qui est vraiment dommage étant donné le potentiel de l’univers créé par l’auteur. Quelques passages ne sont pas assez bien expliqués, laissés en suspens sans pour autant que nous puissions en comprendre toute l’importance, ce qui donne à ma lecture un goût d’amertume et de désinvolture.

De plus, des éléments m’ont plus que dérangés : l’absence de femmes dans le livre. À se demander si seuls les hommes ont survécu à la guerre nucléaire ? Non, apparemment, elles sont bien présentes, mais pleurent seulement ou sont des prostituées. Étant féministe, cela m’a profondément agacé. Encore une fois, les femmes sont réduites en objet, incapables de penser si ce n’est pour vendre leurs corps ou bien étaler leurs émotions (et je précise que ce n’est pas un tord de faire l’une ou l’autre de ces actions, juste que de réduire les femmes à ces deux choses est énormément dégradant).

Les ennemis, sont littéralement appelés Les Noirs. Dans un monde composé exclusivement de blancs, ou alors dans quelques stations de « Caucasiens » à la peau plus hâlée. On nous sert tout un sermon d’ailleurs, sur ces caucasiens, où le protagoniste prône l’égalité quelque soit la couleur de peau. Et pourtant, malgré cette touche d’antiracisme, je vous avoue qu’avoir appelé les ennemis Les Noirs m’a fait tiquer. C’est surement une volonté de l’auteur d’ailleurs, pour faire réagir le lecteur sur les différences qui régissent encore nos pensées sociétales actuelles et qui pourtant ne devraient pas exister (discrimination, racisme, etc…). Par ailleurs, à la fin du livre, il se rend compte que ces personnes ne sont pas plus différentes que lui, et sont, (attention gros spoil), le salut de son humanité.

Je ne peux pas enlever à l’auteur son écriture, qui est très jolie. La lecture est aisée et de ce fait, les 850 de ce pavé ne m’ont pas semblé interminable à lire (sensation que j’ai rencontré lorsque j’ai lu Sleeping Beauties de Stephen King, vous pouvez retrouver ma chronique juste ici : https://thereadingsession.home.blog/2019/06/13/chronique-4-trs-sleeping-beauties-par-stephen-king-et-owen-king/).

À lire ou pas ? Personnellement, je ne suis pas satisfaite de cette lecture qui a une sensation d’inachevée, je ne la conseillerai simplement que pour l’effort sur l’univers et les recherches géographiques qui sont plus que réalistes (en effet, les stations citées correspondent aux vraies stations métropolitaines moscovites).

3/5 car il y a vraiment un fond et l’histoire reste recherchée et un peu intéressante.

Et vous, avez-vous lu METRO 2033 ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires pour que nous puissions en débattre !

Bouquinement vôtre, Jade.

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