
Résumé : L’an passé, Eddie a vu son quotidien d’adolescente totalement bouleversé. Son père, chauffeur routier, s’est trouvé impliqué dans un accident qui a couté la vie de la mère de Martial, lycéen populaire et unique héritier d’une famille influente de leur village. Depuis ce drame, Eddie et son père ont peu à peu été mis à l’écart, condamnés au silence. Plutôt que d’attendre la comparution de son père devant le tribunal, Eddie se lance dans une quête effrénée pour la justice, prête à tout pour prouver l’innocence de son père et retrouver sa vie d’avant. Mais la vérité a plusieurs visages…
Le Millième Pin est un roman Young Adult écrit par Florie Darcieux et publié en 2019 par les éditions Beta Publisher. Je tiens à préciser que la lecture de ce livre était un SP et je remercie vivement l’autrice qui m’a contactée. Vous pouvez retrouver le livre ici : Le Millième Pin
À l’attention de tous mes lecteurs : qu’il s’agisse d’un SP ou d’une oeuvre dont j’ai moi-même fait l’acquisition avec mon argent durement gagné, vous savez que mon avis est toujours le même. Si des choses me déplaisent, il sera tranchant, frustrant, cinglant d’honnêteté. Mais avant tout, rappelez-vous qu’il est subjectif, et donc, qu’il suffit de vous procurer le livre pour vous faire votre propre idée.
Le Millième Pin est un roman YA qui ne s’appuie pas sur les clichés habituels que l’on peut retrouver dans ce style de littérature. Fort de sa panache, le livre nous emmène dans la vie bouleversée d’Eddie, l’héroïne du roman. On pourrait s’attendre à des histoires d’amour, des disputes sans queue ni tête que l’on annexe souvent aux romans adolescents, mais ce n’est pas du tout le cas. La protagoniste, armée d’un humour cynique très bien écrit (je n’ai pas pu résister à esquisser quelques sourires, malgré le contexte dramatique), dépeint sa vie après l’accident qui a tout bouleversé, et nous entraine avec elle dans le quotidien d’une jeune fille solitaire (mais qui ne l’a pas vraiment voulu), le tout alimenté par une aventure captivante.
En effet, la présence d’intrigues secondaires, circonvoluant autour de l’axe principal de l’histoire, enveloppe le lecteur dans une spirale d’informations qui pourrait alourdir le récit, mais qui, bien au contraire nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Le résumé du livre résume d’ailleurs bien ces éléments, notamment avec la phrase « Mais la vérité a plusieurs visages ». En effet, une vérité n’est pas simple, brute, mais plutôt composée d’une multitude d’éléments qui y ajoute de la complexité, pour former un tout. C’est ce tout qui nous conduit à la fin du livre, l’autrice nous baladant de pages en pages, nous forçant à changer nos suppositions, à reprendre nos hypothèses pour en reformer de nouvelles. L’entièreté de la chose rythme l’oeuvre de rebondissements ce qui fait que le lecteur ne se lasse pas.
De plus, Florie Darcieux maitrise savamment sa plume, reflétant dans chacun de ses dialogues le caractère de ses personnages. Le récit, rédigé à la première personne, ressasse le point de vue interne d’Eddie, et je suis obligée de vous citer une des phrases du livre pour vous montrer à quel point les mots de l’autrice sont maîtrisés : « Un futur élève de Seconde, fin prêt pour son premier jour, aussi engoncé dans ses certitudes que dans son jean, et moi, suffisamment aguerrie pour pouvoir me payer le luxe d’un air légèrement blasé« . J’ai su, lorsque j’ai lu cette ligne, que l’écriture de la romancienne allait me plaire, et je n’ai pas été déçue. Fluide, tendre ou cinglant, l’écrit s’écoule rapidement dans notre esprit qui l’avale goulument sans buter sur un quelconque mot de trop, une expression faiblarde ou des répétitions prononcées.
Chacun des personnages de ce roman a une existence propre ; si bien qu’ils ne sont pas nombreux, et ont de ce fait, une réelle importance dans l’histoire. Chacun d’eux a un rôle bien particulier ce qui fait que le lecteur trouve un sens à l’existence de tous les protagonistes ; et surtout, leur nombre réduit permet de s’attacher à tous, même certains personnages secondaires plus en retrait. C’est une part fort agréable dans cette oeuvre, où l’on est pas assailli par une affluence d’interlocuteurs faisant perdre le fil de la lecture.
Outre la trame principale, l’autrice apporte à l’œuvre un côté poétique en intégrant, de façon modernisée, la légende des Mille Grues, légende originaire du Japon rapportant que si l’on confectionne un millier de grues en papier dans l’année, cela apporterait santé, longévité et amour. Il est aussi indiqué que si l’on veut que cela se réalise, ces origamis doivent être réalisés pour une seule personne, une personne particulière. Dans l’histoire, les pins ont remplacé les grues, ces pins qui se font passer pour des sapins ; et, ils sont destinés à Eddie (auparavant à un autre protagoniste dont je tairai le nom, pour en savoir plus il vous faudra lire le livre). Ces petits morceaux de papier accompagnent la jeune fille tout le long de sa quête et l’on pourrait penser, donc, qu’ils sont là pour lui apporter la chance et la réussite. Le titre du livre reprend d’ailleurs ce cérémonial, et le nom Le Millième Pin prend tout son sens lorsqu’on arrive au terme du roman.
Si je devais trouver une faille, et ce n’en est pas vraiment une, je dirai qu’il me manque un développement sur l’histoire du père de Martial, Etienne Devaux. Peut être un deuxième livre alors, pourrait nous apporter plus amples informations sur ce personnage, aidant ainsi à comprendre ses actions ? Ou bien justement non, le protagoniste étant trop glaçant et irritant, il ne mérite pas d’avoir l’aube d’une page écrite sur son nom.
À lire ou pas ? Je vous conseille ce livre sans hésiter, je l’ai lu d’une traite et très facilement, l’histoire est vraiment top et que je ne peux que vous recommander de le lire (pour toutes les raisons évoquées ci-dessus).
5/5, note parfaite pour ce livre, parce que je n’ai pas trouvé grand chose à rectifier. Il échappe aux clichés des YA et c’est très agréable.
Cette chronique est dès à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !
Bouquinement vôtre, Jade
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