
Résumé : Atalanta, princesse d’Arcadie, rejette farouchement le mariage. Douée à l’arc et rapide à la course, la jeune chasseresse ne désire que la liberté. Lors d’un banquet où sont conviés de nombreux prétendants, cinquante princes et héros grecs se vantent d’embarquer pour une expédition grandiose. Jason, leur chef, convoite la Toison d’or gardée aux confins du monde. Atalanta sait qu’elle sera la seule femme à bord, mais l’appel de l’aventure est irrésistible. Médée, prêtresse d’Hécate, exerce une forte influence émancipatrice sur les jeunes femmes de Colchide. Jusqu’au jour où le roi, son père, lui impose de quitter les joies du temple afin de devenir une épouse modèle. Furieuse, Médée s’échappe sur les côtes sauvages pour prier sa déesse de lui venir en aide. Un navire apparaît alors sur les vagues de la Mer Noire.
La colère des Lionnes est une fantasy historique au cœur de la mythologie Grecque, relecture du mythe de la Toison d’Or. Il a été écrit par Leïla Hedyth et publié en auto-édition en juin 2020. Je tiens à remercier vivement l’autrice qui m’a proposé la lecture de son œuvre.
Disclaimer : cette critique sort de mon imagination, n’est pas un dogme et est donc tout à fait critiquable – ne s’adapte pas à la pensée de chacun (enfin vous avez compris). Je vous propose donc après la lecture de cette dernière (ou même avant, c’est vous qui voyez), de vous procurer cette œuvre pour vous en faire votre propre avis. Elle est d’ailleurs disponible ici (mobi – broché).
J’ai débuté ce livre avec beaucoup d’attente, mais aussi de curiosité. Attente car j’avais hâte de savoir comment l’autrice allait aborder la question du féminisme en Grèce Antique, où la parole des femmes n’est pas considérée comme nécessaire, douce mélodie enfantine qui raisonne dans les oreilles des hommes mais qui ne s’y accroche pas. Et curieuse aussi, de voir cette réécriture du mythe de la Toison d’Or. Je ne suis pas particulièrement instruite sur la mythologie grecque, mais le hasard a bien fait les choses et je connaissais cette histoire, pouvant alors faire avec plaisir des rapprochements, et découvrir cette œuvre alternative et originale qui reprend ces personnages si connus. En revanche, ne prenez pas peur : si j’ai pu retrouver le folklore mythologique, il n’est pas nécessaire d’en avoir la connaissance pour comprendre et apprécier la lecture de La Colère des Lionnes.
Que faisait-elle, seule, parmi tous ces hommes ? Était-elle une mercenaire, une paria chassée des siens ? Était-elle une déesse venue les aider dans leur quête risquée ?
Leïla Hedyth nous dresse le portrait de deux femmes, Atalanta et Médée, qui semblent au premier abord quelque peu différentes. Une prêtresse et une chasseresse, peu de points communs semblent poindre dans nos pensées. Mais au fur et à mesure, nous les découvrons battantes, fortes, indépendantes. Elles sont femmes qui rêvent d’une liberté, de se libérer du joug patriarcal et de ses contraintes, et elles y arrivent un temps mais… le courroux paternel les rattrape. Alors, elles s’embarquent dans une aventure au bord de l’Argo, le bateau des Argonautes pour retrouver la Toison d’or.
Condamnées à demeurer d’éternelles mineures dans des cités gouvernées par les pères, les frères et les fils, les femmes œuvraient dans l’ombre. Et si l’une d’elles faisait entendre sa voix, étincelante d’audace et de révolte, elle était pareille à une comète filant dans un ciel d’étoiles silencieuses.
Si ce livre veut nous raconter une histoire, c’est l’histoire de l’émancipation de ces deux femmes, et comment grâce à leur puissance commune, elles arrivent à s’imposer et écraser un peu (car le patriarcat à la mort dure) les habitudes antiques dépassées. C’est un fort message féministe qui se dresse devant nous. On découvre au fur et à mesure la relation d’Atalanta et Médée, le lien qui les unit et qui grandit de plus en plus, jusqu’à dépasser des limites inimaginables pour l’époque. Cette relation est un pilier dans cette lecture, que j’ai trouvé aussi belle que triste, les obstacles de la vie n’aidant pas. Mais il y a un « à suivre », alors j’imagine que ma faim de connaître la suite saura être rassasiée ! J’ai beaucoup aimé le caractère de Médée, aussi intriguante que charmante, à la fois bienveillante et terrifiante quand elle se met à utiliser sa magie.
– Quand tu es troublée, tes pupilles dévorent l’émeraude de tes yeux…
Le récit alterne entre découvertes, aventure, magie (puisque nous sommes tout de même dans une fantasy), et j’ai beaucoup apprécié le travail de recherche sur la mythologie et l’univers Grecque qui ancre ce récit dans une réalité concrète et cohérente. Les paysages se dressent devant nos yeux, la navigation nous secoue lors des tempêtes, l’effroi nous saisit quand meurent animaux et êtres. Un beau voyage en terres du Péloponnèse à l’ère des héros… et maintenant des héroïnes.
L’écriture de l’autrice est très jolie, maîtrisée, rendant la lecture rapide (on est forcément aidé par le fait que le livre est assez court). Mais elle arrive à retranscrire de manière vive les émotions de ses personnages (j’ai même réussi à détester Jason, tant son comportement misogyne m’a paru vrai) et j’ai beaucoup aimé me plonger dans cet univers.
À lire ou pas ? Cette relecture de la Toison d’or est un joli récit au message fort. J’ai beaucoup aimé ma lecture et je ne peux que vous la conseiller.
4,25/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est des à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu ! Le sujet du féminisme en littérature vous interesse-t-il ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire que nous puissions papoter ensemble !
Bouquinement votre, Jade