
Résumé : An 3126. Après une guerre dévastatrice, l’A.M.Erica triomphe et le peuple d’Astra n’est plus. Seuls ses enfants demeurent. Cachés dans des souterrains, ces derniers se retrouvent à la charge des Eriquiens, adoptés par ceux qui ont tués leurs parents. Mais comment, dès lors, ne pas rêver de vengeance ? Ils sont des millions à attendre dans l’ombre. Ils sont les Enfants d’Astra.
Les Enfants d’Astra, le tome 1 Plan 439 est un roman YA de science fiction écrit par Isaure de Villers. Il a été publié chez Beta Publisher en septembre 2018 et réédité avec cette superbe couverture à l’occasion de la sortie du tome 2, en juillet 2020.
Disclaimer : cette chronique est le reflet de ma propre pensée et de l’interprétation que je fais de ma lecture. Alors comme tout ceci ne fait pas dogme, vous êtes libres et fortement invités à vous procurer ce roman (je ne vous influence : pas du tout évidemment) par ici !
Alors que les habitants de la planète Astra sont éradiqués sans vergogne dans une guerre meurtrière, les envahisseurs, habitants de l’A.M.Erica, découvrent à leurs dépens que dans la volonté de sauver leur patrie, les enfants d’Astra ont été mis à l’abri, seuls survivants de ce massacre sans nom. Dans des souterrains savamment pensés, des milliers de jeunes personnes se sont retrouvées avec une mission de la plus haute importance : venger leurs parents et imposer leur volonté à leurs nouvelles familles ; en évitant la violence, tout du moins, le plus possible. Voilà donc l’ébauche du Plan 439, organisation faramineuse aux multiples acteurs qui ont tous ce même point commun : une passion jeune et farouche, bien que déjà bien abimée par la vie. Parce que je ne sais pas vous, mais être enfermée des années dans des souterrains sous les cendres de mes parents, ça ne m’aurait pas vraiment plu, et j’imagine que ça doit être traumatisant. À cela se rajoute le fait que les meurtriers de mes parents m’adoptent : très mauvais plan.
« Tu ne ressembles pas aux autres enfants d’Astra… Il y a chez toi quelque chose qui me fait peur. Un jour tu te rebelleras et tu partiras.
Aileen à Rodolphe
La promesse d’une lecture alléchante attend donc le lecteur, après ce résumé qui met tout de suite l’eau à la bouche. L’auteure nous offre un univers bien détaillé et bien pensé, jusque dans ses implications politiques qui tourmentent sans cesse ces contrées et deviennent le fil conducteur du livre. Car le contexte et réfléchit et chaque détail trouve sa place dans un ensemble cohérent (comme tout bon sci-fi me direz-vous, mais c’est important de le surligner) : les lois sur le respect de l’identité et de l’anonymat, l’A.M.Erica (tiens, ça ne vous fait pas penser à quelque chose ce nom ?), Astra (l’ancienne France), Mars (la puissante rouge, avec sa population propre). Mais Isaure de Villers garde aussi un imaginaire prononcé en développant une intrigue autour d’Egrabe, une planète encore un peu archaïque, terrain de jeu ancien et délaissé de l’A.M.Erica, pour des raisons assez obscures (qui seront dévoilées dans le livre, évidemment).
Au delà de cet ensemble qui fait finalement, assez dystopique, le lecteur va suivre l’avancée de cinq enfants en particulier : Rodolphe, Sybille, Cyndie, Aileen, Edward ; et l’on remarque là encore la réflexion autour des noms de ces derniers, les enfants d’Astra ayant un prénom francisé et ceux de l’A.M.Erica anglicisé. Comme vous l’aurez donc compris, ces cinq protagonistes ne sont pas dans le même camp : Rodolphe, Sybille et Cyndie, les héritiers, s’opposent à Aileen, cadette du roi Orys d’A.M.Erica ainsi qu’Edward, un de ses fils. Ils ont chacun leurs différences et je trouve que l’auteure a fait un travail formidable de développement autour de ces derniers : on arrive à s’attacher à chacun d’entre eux, enfants d’Astra ou non. Mais les personnages secondaires ne sont pas pour autant délaissés : mention spéciale pour Carlys dont j’ai adoré le brin de folie (et que j’espère retrouver dans ma lecture du tome 2).
À la fin du XXIe siècle, la Terre combattit un adversaire à la fois vital et redoutable : l’eau. D’un côté, la montée des océans submergea les côtes, forçant les populations à se réfugier à l’intérieur des terres, qui étaient soit arides soit montagneuses. De l’autre côté, les réserves d’eau douce s’épuisèrent si vite que cela accéléra les tensions entre des pays auparavant alliés. Selon les spécialistes, l’eau fut le déclencheur funeste de la Troisième Guerre mondiale.
Histoire d’un monde oublié, Mathy B., 2454.
Si l’on peut noter quelque chose au cours de cette lecture, c’est la maturité dont fait preuve ces enfants, logique devant les épreuves qu’ils ont enduré. Un tel projet, une telle organisation aux mains de ces jeunes filles et jeunes hommes semblent sensiblement voués à l’échec ; mais le plan a été élaboré avec une telle finesse (montrant encore l’imagination débordante de l’auteure) qu’il pourrait en fait, se conclure en une réussite. Leur planète, tatouée dans leur dos, reprendra-t-elle vie à travers ces petites mains avec chacune un rôle précis ?
Je me dois de parler du style de l’auteure, et de la mise en page du livre. Je trouve le format très original avec au début de chaque chapitre, l’extrait d’un livre parlant au passé de cette aventure, livre d’histoire contant d’un point de vue extérieur l’évolution de nos personnages. L’écriture est maitrisée, chaque petit détail a une logique, ce qui fait que malgré un univers détaillé, le livre est accessible à tout lecteur ! On alterne entre les points de vue de chacun des enfants, ce fait de cette lecture un moment très agréable et dynamique : on ne s’y ennuie pas. Et surtout, (et vous savez comment j’aime quand ça m’arrive), l’auteure a réussi à m’embarquer avec elle, me faisant ressentir des émotions comme la tristesse, l’exaltation, la colère, et tout cela simplement par les mots (c’est dingue je trouve). Le passage où les enfants d’Astra se réunissent entre eux, vouant allégeance à leur planète perdue a été pour moi une scène phare de cette lecture.
« Je veux que tu sois libre, petite princesse, et il n’y a que cela qui peut me rendre heureux. Tu sais mieux que personne ce que c’est que de vivre avec des regrets, mais toi au moins tu n’étais pas coupable ».
Matthew à Cindie.
La fin du livre est très bien amenée, avec un suspens conservé qui donne envie de lire la suite. Elle laisse le lecteur sur une bombe (sans mauvais jeu de mot) qui augure un bon nombre de choses par la suite, et un bon nombre d’entités qui pourraient être développés dans le second tome : j’ai hâte !
À lire ou pas ? L’alliance entre l’imaginaire et la science-fiction dans un contexte géopolitique fluctuant donne à ce livre un réel attrait pour tout lecteur qui se passionne de ces genres ; ou pour des néophytes qui souhaitent découvrir ces sujets. Je vous invite à vous le procurer car j’ai vraiment passé un bon moment, l’intrigue est originale, pas cliché : une superbe lecture que ce livre !
4,5/5 est ma note pour cette œuvre.
Cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu ! Connaissiez vous ce livre ? N’hésitez pas à commenter pour que nous puissions en parler ensemble ! Pour ma part, je vais aller de ce pas commencer la lecture du tome 2 (bon, peut être après avoir révisé la tonne de cours qui m’attend !).
Bouquinement vôtre, Jade
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