Chroniques·Roman

Chronique 79 TRS : Vous allez mourir – Mais je n’ai plus de batterie ! par Henri Duboc

Couverture du livre

Résumé : En 2052, à Las Vegas, le créateur du Dossier Médical Mondial est invité à raconter 30 années de santé connectée. Mais la veille, il va faire un infarctus… dans un des derniers endroits au monde qui refuse la couverture médicale planétaire. Hostomatiques, datastrophes, wikrobes, pharmazone ou « santé numerdique », à travers un roman rythmé et plein d’humour, le roman « Vous allez mourir mais je n’ai plus de batterie! » nous promène dans le meilleur et le pire de la santé de demain.

Vous allez mourir mais je n’ai plus de batterie est un roman d’anticipation écrit par Henri Duboc et publié en décembre 2018.

Disclaimer : pour se le procurer, c’est par ici !

Matts Durandall. Médecin à la retraite, créateur du Dossier Médical Mondial. Présentateur de l’Histoire de la Santé Connectée lors du Congrès du 3C. Impressionnant, distingué, connaisseur ; il fait le show en relatant les étapes de la création de son Dossier, tout en portant un regard acéré sur le passé de la santé. Et pourtant, qui pourrait se douter que la veille encore, la douleur angoissante d’une artère bouchée, tiraillante et compressive, le mettait KO. C’est ainsi que débute ce récit d’anticipation, à Las Vegas, l’empire du bling et de la grandeur ; et connu pour ses frais médicaux plus qu’exorbitants.

Qu’on soit connecté ou non, personne en ce bas monde ne reste indifférent à la Santé.

La Santé, elle est au cœur de cet ouvrage. Analysée, décortiquée, capitalisée… Elle prend de nombreuses formes, accentuée par le talent de narrateur de Henri Duboc, qui n’hésite pas à rendre ce sujet accessible au plus grand nombre. Si on pouvait penser, de prim’abord, que ce livre était destiné au milieu médical, il n’en est rien. Sur fond d’Intelligence Artificielle, de société connectée et de néologismes en tout genre (Datastrophe, Santé numerdique, Healthjackpot celui me fait froid dans le dos), le lecteur se pose des questions médicales, politiques et philosophiques, puisqu’il est mis à contribution dans la réflexion tout le long de ce congrès, spectateur en quelque sorte comme les personnes invitées. Et dans cette société du numérique, ce qui ressort, c’est la place de l’humain. Le facteur humain qui ne sera pas remplacé par la machine, la réflexion humaine qui certes, peut commettre des erreurs ; mais qui peut trouver des solutions par des chemins alambiqués, non dictés par des lignes de codage. Bien entendu, ce livre ne dénonce par l’IA, loin de là.

« Nous savons tous que certaines spécialités médicales diagnostiques basées sur l’image, comme la radiologie, la médecine nucléaire ou l’anatomopathologie, furent rapidement balayées par l’IA, dès 2022. Mais uniquement parce que « l’image », c’est autrement plus simple à analyser et à décoder qu’un patient qui vous parle !

L’auteur met aussi en exergue les défauts des systèmes de santé, en laissant subtilement la parole à Matts, comme notamment les plateformes numériques multiples, non centralisées, où le parcours de soin du patient est fragmenté en millions de morceaux. Chronophage est la tâche du praticien (ou bien de l’externe, au choix), qui doit trier ces informations et assembler le puzzle pour comprendre ce qu’on appelle l’histoire de la maladie de la personne que l’on va soigner. Critique à peine cachée de notre système de santé actuel, il introduit, toujours grâce à Matts (le brave homme, j’espère qu’il a récupéré !), telle une uchronie cette solution pérenne du Dossier Médical Mondial. Ce dossier, qui permettrait d’accéder en un clic (ou un toucher) à toutes les précieux renseignements nécessaires… Mais qui peuvent parfois être détournés à des fins commerciaux, avec la santé comme produit du capital, utilisée pour gagner encore plus d’argent et être automatisée (vous aurez le plaisir – plutôt le dégout – de rencontrer les hostomatiques).

Cher monsieur, la Vérité c’est nul. Essayez la Réalité, c’est bien mieux.

Loin d’être barbant, le sujet principal (la santé donc, si vous n’aviez toujours pas saisi) est entouré d’une multitude de rebondissements et d’humour qui rendent le livre très agréable à lire, d’autant plus qu’il n’est pas du tout long (quelques 160 pages). Action, positions incongrues (oui oui, vous verrez), drones insupportables ; j’ai adoré cette lecture et comment elle englobe, encore une fois (comme toutes les œuvres que j’ai pu lire de cet auteur) les choses que j’aime lire : la médecine et la technologie (je suis pas franchement chiante comme nana faut dire aussi).

À lire ou pas ? J’ai passé un très bon moment en compagnie de Matts et j’ai beaucoup aimé toute cette effusion médicale et scientifique abordée avec beaucoup humour.

4,5/5 est ma note pour ce livre !

Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu ! Avez-vous déjà lu un des livres de Henri Duboc ? N’hésitez pas à laisser un petit commentaire que nous puissions discuter !

Bouquinement vôtre, Jade

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