
Résumé : Détective de renom, Justan Lockholmes est une pointure. Aucun coupable ne lui échappe et sa vérité triomphe toujours ! Pourtant, lorsqu’une certaine Elisabeth Smith, une jeune femme à la vie des plus banales, met tragiquement fin à ses jours, rien ne va plus. Un cas insoluble, des éléments sans le moindre sens, un assistant à la vivacité toute relative et une touche de latin. Voilà que la vie du jeune Justan bascule et que tout se complique !
Le Mystère de la Logia est le premier tome de la série Justan Lockholmes, écrite par C. D. Darlington, qui allie enquêtes, salade Cesar et parapluie. Il est paru le 23 novembre 2020 chez la maison d’édition Beta Publisher que je remercie vivement pour l’envoi !
Disclaimer : ce petit bouquin que j’ai trouvé ma foi fort sympathique est disponible sur le site de Beta Publisher que vous allez donc visiter de ce pas. De rien.
Barbe taillée, gentleman bien habillé, Justan Lockholmes (de son petit prénom Jérôme) est le détective du moment. Grand séducteur, il ravage les cœurs comme il arrête les bourreaux (jeu de mot de qualité), en collaboration plus ou moins cordiale avec le commissaire Tabloïde. Fort de son succès, car il faut dire qu’il est vraiment doué (n’essayez pas de l’avoir en utilisant un simple code secret qui se sert du chiffre de César), il ne s’attendait pas à ce qu’une affaire vieille de quelques années refasse surface alors qu’il pensait l’avoir résolue dans sa pleine vanité. Messire Justan Lockholmes, à penser qu’on est invincible, on se fait souvent couper l’herbe sous le pied. Même les meilleurs ont des faiblesses, et vous avez flanché en concluant par facilité.
Elisabeth comprit ses affres ainsi que ses raisons et se fit à l’idée de passer ses nuits de noces, allongée à côté de son nouveau mari, dans l’immobilisme le plus complet ; le bruit des vagues accompagnant seulement le va-et-vient des ronflements de son conjoint.
(Alors moi, l’histoire des va-et-vient des ronflements ça m’a juste canné, le message derrière aha).
Justan Lockholmes, vous l’aurez donc bien compris, est un détective qui n’a rien à envier à son homonyme ; mais qui présente comme vilain défaut une complaisance vraie et a tendance à sous estimer ses paires féminines. Ne vous inquiétez pas cependant, vous ne vous lancerez pas dans une éloge dépeignant un aristocrate misogyne où les femmes sont réduites à des ménagères souriant béatement (et ceux même si l’époque du livre s’y prête) ; nos héroïnes sont tout autant considérées que Justan, et leur évolution dans le livre est tout à fait satisfaisante et plaisante. Je pense notamment à Miss Miniponey, qui malgré un nom notablement ridicule (oui, déso pas déso), elle est en fait un personnage très intéressant, et dont j’ai hâte de voir le développement au décours du second tome.
Si vous cherchez l’ennui (ce serait un peu bizarre mais il faut de tout pour faire un monde comme on dit), passez votre chemin. La lecture est rythmée, entrainante et j’ai fait défiler les pages avec avidité, gourmande de l’enquête que Justan était en train de mener. Parsemée de petite touche d’humour à l’anglaise, l’intrigue vous emmène dans des endroits lugubres, à coups de violence, de parapluie et de soirées mondaines. Et le lecteur, impliqué profondément dans la recherche de preuve, participant aux tourbillons incessant du cerveau du détective, remarque alors tout un tas de détails cachés au gré des pages, puisque vous n’aurez pas, dans ce premier tome, les réponses à vos questions, qui seront je le pense, nombreuses. Ce livre est en fait l’introduction à une affaire beaucoup plus grosse (je m’arrête là, la théorie du spoil, vous connaissez) que l’on pourrait penser (enfin je m’en doute personnellement, mais j’en suis au stade des suppositions, et vous me connaissez, j’adore interpréter) et qui va s’étayer dans les prochains livres (j’ai hâte). Alors ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que C. D. Darlington a le sens du suspens maîtrisé (elle nous mène un peu en bateau quand même).
Délicatement et selon un rituel qu’il s’était imposé depuis qu’il s’était mis à la pipe, soit depuis la semaine dernière, Justan mit le feu à une allumette et tira quelques bouffées de tabac.
Un livre avec un contexte et une intrigue de qualité, c’est bien, mais le mieux c’est encore une plume qui le porte. Et la plume de C. D. Darlington n’a rien à envier à ses congénères auteurs, car elle manie l’art de la narration avec autant d’agilité que Justan son parapluie. Un peu décalée parfois, elle apporte un charme sans pareil à ses personnages qu’elle tourne en dérision, même si au final, on les trouve tous très attachant, comme le petit (très grand mais très benêt) Yvan Beaufort ; et malgré leurs défauts qui semblent pourtant ressortir comme un nez au milieu d’une figure, leurs qualités font surface quand elles sont nécessaires, et l’on voit alors le personnage sous un tout nouveau jour. De même que ses nombreuses références, autant littéraires que de l’actualité (un mec un peu riche qui traficote avec les dirigeants, du nom de Rockfield, ça vous dit un truc ?), qui sont une touche d’originalité dans ce premier tome qui est d’une réelle qualité, et dont la lecture m’a régalé.
À lire ou pas ? Aficionados des enquêtes et de l’humour, ce livre est fait pour vous ! Et même si Justan vous embêtera quelques fois et que ses remarques vous feront hérisser les poils, vous passerez, j’en suis convaincue, un bon moment en sa compagnie.
4,5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu, et qu’elle vous aura donné envie de découvrir ce tout premier roman de C. D. Darlington. Et si vous avez des choses à partager, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire !
Bouquinement vôtre, Jade
4 commentaires sur “Chronique 85 TRS – Justan Lockholmes T.1 Le Mystère de la Logia par C. D. Darlington”