
Résumé : Le même jour, cinq amis disparaissent… Tous ont laissé une lettre à leur famille respective dans laquelle ils évoquent une absence d’un an. Quel évènement a pu provoquer ce départ si soudain ?
Sans aucune nouvelle, leurs proches s’inquiètent. Mais dix-huit mois plus tard, l’un d’eux réapparaît, victime d’amnésie dissociative. Le détective chargé de l’affaire va se confronter à une personnalité énigmatique.
Quelle est la part de vérité ? Que sont devenus les autres ?
Ils n’auraient pas dû est un thriller écrit pas Katell Curcio et publié en décembre 2020. Je tiens à remercier l’autrice qui m’a permis de découvrir son œuvre.
Disclaimer : si vous souhaitez vous faire votre propre avis de ce livre car cette chronique reflète mon avis (et les avis y’en a autant qu’il y a d’esprits), vous pouvez vous procurer ce livre par là.
L’entrée en matière est directe. Pas le temps de respirer que dès la première ligne, la disparition de cinq amis bouleverse la vie de leurs parents. Ils avaient prévenu de leur absence, s’en étaient allés avec l’envie de voir plus grand, de changer leur routine, sorte de rite initiatique qu’est la communauté qu’ils avaient rejoint. Un an, c’était la durée promise, un mois pour les moins aventureux… Mais dix-huit mois se sont écoulés, les jeunes gens ne sont toujours pas rentrés, et l’inquiétude devient de plus en plus prégnante dans les familles des concernés. Le message vocal d’une des disparues est l’élément déclencheur de l’enquête sur leur disparition qui sera alors confiée à deux détectives privés, bien décidés à découvrir le fin mot de l’histoire.
Même s’il se réjouit d’intégrer de nouveaux membres, il craint toujours qu’une brebis galeuse s’immisce dans le groupe. Son expérience le rappelle toujours à la prudence. Il sait pertinemment que l’harmonie et le bien-être d’une communauté peut se détruire plus vite qu’elle ne se construit.
Si j’ai eu un peu de mal à m’imprégner de ma lecture, j’ai rapidement adhéré au rythme rapide et dynamique des chapitres courts, alternant les points de vue de chacun des personnages, avec une succession de temporalité qui nous permet de suivre à la fois l’enquête de nos deux détectives (que j’ai beaucoup aimé) et le cheminement de nos cinq amis durant cette année de pèlerinage (si l’on peut dire). Ils sont assez nombreux, ce qui représente un exercice difficile pour leur établir un caractère et une vraie ligne de conduite, d’autant plus que le livre est assez court. Et même si j’ai plus ou moins bien compris leurs tempéraments, je pense (c’est bien évidemment un avis personnel) qu’ils n’ont pas été assez développés pour que l’on comprenne l’évolution de leurs actions et ce qui a fait qu’ils en sont arrivés là.
L’intrigue de ce roman présente évidemment un grand attrait. Disparition, amnésie, communauté auto-gérée… Katell Curcio sème des indices tout le long de la lecture pour nous emmener à des conclusions hâtives, non réfléchies, celles qui semblent les plus logiques devant nos à priori ; mais elle maîtrise l’art du retournement de situation et nous apprend à ne pas nous fier nos apparences. Je reprends donc l’exemple de la communauté auto-gérée, que l’on voit directement comme une secte, et dont on suspecte l’implication dans la disparition des jeunes gens dès le début de leur rencontre ; mais il ne faut jamais juger un livre à sa couverture, et je me suis faite avoir en beauté. D’autant plus que cette dernière passe un certain nombre de message comme le rejet de la société de consommation, et l’utopie de la création d’une société auto-suffisante avec de la permaculture, des auto-financements par des festivals… J’ai bien aimé la façon dont c’était présenté dans le livre, d’une manière qui ne diabolise pas cet état d’esprit, ce qui apporte un peu de fraicheur dans ce monde d’opinions tranchées.
Tout le monde aspire à un idéal, mais il est parfois préférable de se contenter de ce que l’on a et de s’en satisfaire.
La fin me laisse très honnêtement un goût d’inachevé pour les raisons que j’ai citées plus haut, alors même qu’elle a un très gros potentiel. Le dénouement est recherché bien entendu, et le livre maintient une très grande cohérence tout le long de la lecture, mais la résolution ne m’a pas paru satisfaisante. En fait, encore une fois, je pense que c’est du à la longueur du livre qui ne permet pas un développement complet de toute l’histoire. Néanmoins, cela n’enlève en rien la qualité du livre, car Katell Curcio a un très joli style travaillé et très agréable à lire, et même si ce n’est pas un coup de cœur pour moi, j’ai passé un bon moment.
À lire ou pas ? Un petit thriller qui peut être la porte d’entrée à ce genre complexe, c’est un livre qui se laisse lire avec une intrigue sympathique.
3,5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu ! Petite question, quels sont vos thrillers préférés ?
Bouquinement vôtre, Jade