
Résumé : L’affaire de la Logia a beau être close, elle n’a pas pour autant épargné le fameux Justan Lockholmes. Un mois plus tard, alors que de terribles cauchemars le hantent, il va devoir reprendre du service aux côtés d’un tout jeune officier de police, et cela, qu’il le veuille ou non ! Un orphelin noyé, une énigme prométhéenne et une pintade bien peu digeste. Voilà que Justan plonge dans une histoire passablement compliquée.
La Morsure du Serpent est le deuxième tome de la saga Justan Lockholmes, écrite par C. D. Darlington et publié ce mois de mars chez les éditions BetaPublisher.
Disclaimer : vous faites partie de l’élite qui a eu la foi de lire 90 disclaimers. Bravo ! Et comme vous êtes quelqu’un de sympa et de curieux, vous n’allez pas hésiter à vous renseigner sur ce petit bouquin dont vous pouvez vous procurer un exemplaire par ici. Ah. Et c’est un tome 2 aussi, donc cette chronique contiendra surement quelques éléments du tome 1. Si vous ne l’avez pas lu, vous pouvez retrouver mon avis en cliquant ici. The end (ouf).
Bon. Si vous vous souvenez bien, on avait laissé Justan en plutôt périlleuse posture. Finis les sourires complaisants et le regard hautain, on peut dire que notre héros ressemble à une loque. Et encore, c’est une insulte à la loque (passons). La chute du piédestal est dure et il y a laissé quelques plumes. Des réminiscences vives, un assassin masqué, du sang, beaucoup de peur. Et oui. Car même notre Justan national a des faiblesses et elles ont décidé de s’allier pour lui donner un gros coup de massue. Tandis qu’il trainaille dans son esprit embué par les événements passés (si si, la secte chelou et la jeune fille tuée, toussa toussa), habillé de son peignoir le plus distingué – est-ce qu’un peignoir peut être distingué néanmoins ? – le dehors n’arrête pas ses méfaits. Un orphelin, Colin, retrouvé noyé (et oui, ce n’était pas un poisson – blague très douteuse vous en conviendrez) et une dinde qui donne des crises cardiaques. Farfelu mais intriguant à souhait n’est-ce pas ?
Venez écouter la belle histoire de Justan Lockholmes ! Parti de rien pour devenir, à la sueur de ses petites cellules grises, l’un des plus grands détectives de notre si beau pays. Un véritable conte de fées. Mais comme dans toutes ces histoires à dormir debout, le prince est en carton-pâte.
L’intrigue que nous offre cette fois-ci C. D. Darlington n’est pas sans faire tourner les têtes : petits secrets de la haute, des actes innommables (vraiment j’ai eu la nausée) ; l’auteure n’est pas en reste pour nous mener en bateau, distillant (je vous ai dit que j’adorais le verbe distiller ?) des indices au fil des pages avec l’adresse qu’on lui connait, si bien que j’ai parfois du en louper. En fait, trop absorbée par la deuxième intrigue (comment ça ? deux intrigues dans une intrigue ? mais c’est Inception ton truc !), je voulais démêler les fils des questions que je me posais à la fin du premier tome. Raté pour ce coup-ci, j’ai encore plus de questions ! Ça pourrait rendre chaffouin mais c’est finement joué puisqu’évidemment que je vais sauter sur le tome 3 pour avoir le fin mot de l’histoire (on me chuchote dans l’oreillette que ptdr t’es pas encore au bout de tes surprises et que t’auras toujours pas assez de réponses, mais tranquille on s’adapte). Donc oui, chers lecteurs, Justan Lockholmes n’est pas encore une énième série d’enquêtes indépendantes et passablement moyennes (genre de la lecture bateau), et quand on arrive à passer outre des idioties comme l’oubli du subjonctif (tousse), mais bel et bien une série travaillée avec un suspens beaucoup trop cool (nani ? give me your talent ? j’en fais trop ? probablement).
J’ai eu le plaisir de retrouver nos personnages récurrents, dont notre cher Yvan Beaufort, ou plutôt devrais-je l’appeler Officier Tabloïde car il a eu une belle promotion ; et Miss Miniponey, qui, de retour au commissariat, n’a pas manqué de batifoler, et c’est tant mieux (enfin non, pas tellement, mais vous savez que par souci de spoil j’ai pas vraiment le droit d’en dire plus donc il faudra lire le second tome). Messalia Grimm aussi, fait aussi partie du tableau et quel tableau ! J’avais des doutes quant à son comportement, et ce tome 2 ne fait qu’augmenter ma suspicion. Il est important de remarquer aussi que l’évolution de ces personnages est assez remarquable, par rapport au premier tome : on a l’impression qu’ils sont plus matures (c’était déjà des adultes, j’entends, mais je les trouve plus calmes, posés, moins dans le dramaqueenage) ; Justan notamment, qui commence à accepter l’aide qu’on lui propose, pour former un duo plus qu’étonnant avec Yvan, même s’il est assez fort pour se faire détester. Il parle, on s’adoucit devant l’étonnante humilité dont il fait preuve ; puis il reprend ses remarques acerbes, et on lève les yeux au ciel. Sacré personnage ce Justan Lockholmes.
Je ne suis pas une mauvaise personne, Justan. Nous avons tous un passé et, par moment, il nous rattrape. L’important est de faire en sorte de rester vrai envers la personne que nous voulons être et pas envers celle que nous étions, n’est-ce pas ?
Si l’humour est toujours présent dans ce second tome, j’ai l’impression qu’il est un peu plus réservé, et laisse la place à cette intrigue sérieuse qui s’enfonce dans des abysses dont je n’aurai pas souhaité voir la couleur (ça y est, les nausées reviennent). Mais cet humour moins marqué ne m’a pas empêché d’être totalement happé par l’affaire. Ne vous inquiétez pas non plus trop, vous aurez encore le bonheur de lire les néologismes d’Yvan, dont le vocabulaire m’étonnera toujours un peu plus. Vous pourrez aussi vous plonger dans les pensées les plus intimes de Justan (non, pas intimes comme ça bande de coquins), avec les pages de son journal, entrecoupant avec calligraphie (clap clap, il a une belle écriture) les chapitres du livre.
À lire ou pas ? Une chose est sure, ce tome 2 est encore mieux que le tome 1 (qui était déjà très très bien). Donc si vous aimez le concept, foncez !
5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! Je me suis un peu emballée, c’est vrai, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour notre bon vieux Justan ! Et vous, vous en avez pensé quoi ? Mettez un petit commentaire si vous avez envie d’en discuter 🙂
Bouquinement vôtre, Jade
Ps : oui. C.D.D écrit très bien, c’est fluide, dynamique et tout et tout, mais je l’avais déjà pour le tome 1, donc était-il nécessaire de le repréciser ?
Pps : oui.