
Résumé : La civilisation se meurt. Le cataclysme prédit par W3 a balayé la planète. Dans cet enfer, l’Europe, dernier bastion des lumières, lutte pour sa survie contre la menace qui gronde à ses frontières. Des millions de survivants attendent, parqués dans des camps, derrière des barrières de drones où le fanatisme grandit et se nourrit du désespoir. L’humanité n’est plus que l’ombre d’elle-même. Internet se meurt, et la nouvelle religion du Primum, galope ! Mais dans ces heures sombres, émergera peut-être le terreau favorable au retour de la lumière. L’espoir reviendra-t-il par cet étrange robot à deux tpetes qui sillonne notre futur, 200 ans plus tard ?
Bye Bye Web est le deuxième tome de la trilogie d’anticipation Dieu 2.0 écrite par Henri Duboc et (re)publié chez BetaPublisher en octobre 2020.
Disclaimer : à défaut de vous répéter pour la 92ème fois que mon avis n’est pas dogmatique, je peux vous proposer de vous procurer cette suite si vous avez lu le tome 1 (par ici), et si vous n’avez pas lu la première partie, vous pouvez trouver mon avis par là !
Le deuxième tome démarre en trombe. Une trombe d’eau, au sens littéral : un séisme d’une magnitude de 12 (je sais, l’échelle s’arrête à 10 pour l’instant mais c’est une échelle ouverte donc bon, je me suis imaginée le truc comme ça en le lisant), provoquant un énorme/gigantesque/colossal tsunami qui submerge une (très grande) partie des États-Unis et des îles côtières. La grande catastrophe prévue par W3 a bien eu lieu, même si dans le premier tome, Gabriel en avait bouché un coin au Dieu en carton-pâte (on parle de Verinas, si t’as du mal à suivre). Quelques uns s’en sortent indemnes, par une logique innée, tandis que d’autres passent les dernières heures de leur vie à créer une Coalition pour réhabiliter et sauver l’Humanité en évitant des guerres de part les migrations massives attendues (tu t’imagines bien que si c’est la piscine sur 100 km, tu vas bouger pour aller autre part, mécréant). Et on assiste au reboot de la Terre telle que l’Homme l’avait modelée, qui se démodernise devant la précarité grandissante post-cataclysmique, et devant la réquisition des instances internetoises par les états (internetoise n’existe pas, mais j’aime bien ce mot).
Ce récit post-apo contraste bien avec l’âge d’or de la technologie : si on se souvient bien, dans La Papesse Online (aka le T.1), les Amper (des voitures très cool) bourrées de IA, se mélangeaient aux Yphone, deuxième esprit de l’utilisateur, tandis que nos défunts allaient s’intégrer dans Memoriam, le joli petit programme sympatoche de Gabriel. Bon, eh bien tout ça, tu oublies. La catastrophe a comme qui dirait tout renversé et Internet tel que tu le connais est remplacé peu à peu par le CleanNet, ce réseau de propagande étatique qui surveille tout ce que tu fais. De toute façon, presque personne n’a accès à un Yphone, alors bon, à partir de là…
« J’ai compris… J’ai enfin compris… La croyance est quelque chose de terriblement beau et humain. Parce que c’est mettre de l’espoir là où il n’y en a plus aucun. »
Nos personnages ont bien entendu souffert de cette catastrophe, et l’on suit alors ces derniers dans le passé et le futur, car Henri Duboc garde cette alternance de temporalité pour nous amener à comprendre toute la « reconstruction » après le drame. Et l’on peut dire que nos personnages s’en sortent tant bien que mal : Yosa (quel plaisir de le retrouver) qui continue de travailler sur le voyage dans le temps, et qui reçoit l’aide de W3 (coucou toi), Gabriel, qui se fait de moins en moins jeunes (environ 80 ans notre héros plus tout flamboyant) et tout le petit monde qu’on nous introduisait dans le premier tome. Celui qui s’en sort très bien (parce que notre cher W3 qui a toujours des solutions à tout, bah la fin d’internet, aka son habitat, ça va lui donner du fil à retordre), finalement, c’est Verinas le rapace (vous aimez la rime ?), qui devient le chef d’un culte, d’une nouvelle religion, Le Primum, qui a la particularité d’imprimer ses écrits religieux (un mélange de la Bible et du Coran apparement) sur du papyrus (vous vous dites c’est random, mais ça a de l’importance dans le récit, et pour savoir pourquoi, il faudra lire le livre !).
Là, tu te dis cher lecteur, d’accord, ils sont bien mignons avec leurs fins du monde mais c’est vu et revu, on connaît. Dis toi bien que Henri Duboc n’a pas fini de nous surprendre ; et je te parlais de la temporalité double plus haut, qui nous introduit un robot à deux têtes qui aurait attendu 200 fucking années (tu m’excuseras le langage, la journée a été longue) pour sortir de son sommeil et découvrir la Terre 225 ans après le cataclysme ? Ça nous réserve quand même bien des surprises, et je ne vais pas t’en dire plus car j’en ai déjà dit assez, mais j’ai adoré cette partie. Déjà parce que le robot, il a un grand sens de l’humour (imagine il arrive à te faire rire alors que tu sais pas si toute ton espèce a été annihilée, il est fort quand même), et en plus ça ajoute encore plus de suspens à l’histoire !
À notre époque, faim et souffrance sont les parents d’égoïsmes humains qui surclassent l’économie du partage. Il a raison, changeons de sujet.
Ce deuxième tome a donc tout pour plaire : catastrophisme, coalition internationale bancale, un robot très cool (bon ça c’est subjectif mais en vrai, j’adore), un culte avec à sa tête un ancien Monseigneur complètement chtarbé, du voyage dans le temps, ainsi qu’une évolution des personnages archi intéressante (genre W3 ?? c’est trop bien ??)… Bref, Henri Duboc fait plaisir à lire, surtout qu’il ne perd pas en qualité au fur et à mesure de sa narration. En effet, il arrive souvent que les auteurs s’essoufflent au second tome et s’installent dans une routine de « déjà connu » (dans leur univers quoi, ça peut devenir vite plan plan), mais ici, il sait rebondir avec brio pour nous offrir donc, ce cataclysme littéraire (kaboom). See you pour le tome 3 !
À lire ou pas ? Une suite qui n’a rien a envier à son tome 1, d’une maîtrise implacable et avec un suspens de folie que je vous conseille de lire si vous aimez ce genre littéraire (ou même tout court en fait).
5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu. J’ai eu vraiment du mal à l’écrire, pas parce que je n’ai pas aimé le livre (sinon je n’aurais pas mis 5/5 mdr), mais parce que je suis dans une période assez compliqué où je n’arrive pas à me concentrer réellement et c’est horrrribbbllllleeeeeee. Bref, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire que nous puissions discuter.
Bouquinement vôtre, Jade