
Résumé : En 2046, les trois quarts de la population ont fui la réalité, passant leur temps connectés dans des mondes virtuels. Notre société n’est plus la même, désormais scindée entre trois catégories sociales : les Connectés, devenus de véritables junkies virtuels, les Vivants, ceux qui refusent cette technologie pour des raisons philosophiques, religieuses, ou bien parce-qu’ils sont suffisamment nantis pour pouvoir encore profiter de la réalité, et enfin les Hybrides, partageant leur temps entre virtuel et réel.
À Neo Paris, Nash Trenton, un Hybride ancien flic et désormais barbouze privée, reçoit comme mission d’enquêter sur des phénomènes en apparence surnaturels se produisant en ligne. Se pourrait-il qu’un Dieu existe dans la matrice ? À New-York, Genna, jeune surdouée rejetant avec force les attraits de la réalité virtuelle, travaille pour Interpol et se retrouve sur une affaire curieuse de meurtres tous perpétrés par des Connectés. Enfin, à Tokyo, Rei, jeune junkie virtuelle, vit dans un ghetto avec son amie. Les deux sont heureuses, passant leur temps en ligne, jusqu’au jour où des hommes en noir et augmentés cybernétiquement kidnappent son amie et tentent de l’éliminer, elle. Complètement inadaptée à la vie réelle, elle va néanmoins se lancer sur la piste de son amie.
Un Hybride, une Vivante et une Connectée. Trois destins liés dans une société corrompue qui a su répondre aux problèmes d’hier en en créant de nouveaux…
Virtual Revolution 2046, reprenant l’univers du long métrage Virtual Revolution (il n’est pas nécessaire d’avoir vu le film pour lire le livre), est un roman de science fiction écrit par Guy Roger-Duvert (également donc, réalisateur du film Virtual Revolution), paru en août 2020.
Disclaimer : je me répète comme d’habitude, mais si vous souhaitez vous faire votre propre avis du livre, libre à vous de vous le procurer juste ici notamment.
2046. La face du monde a bien changé. La population a fui le monotone, la pollution, l’air vicié d’une vie sans attente où trois castes composent désormais les habitants de chaque ville et de chaque pays. Un Hybride qui saute de réalité en virtualité, un Vivant qui se raccroche à la palanque rongée par le modernisme destructeur de la Terre ; et les Connectés, branchés en permanence sauf pour subvenir à leurs besoins primaires, dont certains par ailleurs en oublient la nécessité pour finir noyer dans un tourbillon de data versée. Les verses constituent donc une vérité nouvelle, construits par des sociétés mères comme Synternis, qui à la manière des GAFAM de notre époque, ont la main mise sur la vie de toutes les personnes qui daignent franchir le portique de la virtualité.
C’est dans ce contexte que nous rencontrons tour à tour, dans cette dystopie à trois voix, Nash, Genna et Rei, ces trois personnages aux castes différentes et dont on pourrait penser que rien ne les lie. Autant par le caractère que par les choix de vie, ils sont différents ; mais l’auteur nous les présente au fur et à mesure et malgré les discordances qui pourraient s’entrechoquer, on apprend à apprécier chacun de ces protagonistes qui ont finalement un but commun : la résolution d’un problème. Et alors qu’ils ne se rencontrent pas dans le livre, l’introduction de tout ce contexte, bien entendu entrecoupé de scènes d’action bien ficelées comme Guy Roger Duvert sait les faire, nous laisse tout à penser que ces derniers ne vont pas tarder à se découvrir. Par ailleurs, j’ai hâte de voir comment ces personnages assez différents vont réussir à composer entre eux : vont-ils être ennemis ? Ou au contraire s’allier pour une cause ? Dans tous les cas, j’ai adoré le chemin que leur a fait prendre l’auteur, même si Rei a un peu merdé (je n’en dis pas plus, il vous faudra lire le livre pour savoir de quoi je parle). Ils ont tous appris quelque chose et en sont ressortis un peu plus « sages » si l’on peut dire.
L’intrigue reste palpitante et le rythme ne s’essouffle pas ; comme je l’ai dit plus haut, Guy Roger-Duvert nous offre des scènes d’action sans pareil dont il a le secret, et les enquêtes menées de front par nos trois personnages sont captivantes ! Meurtres, IA incontrôlables, sociétés secrètes auxquels se mêlent évidemment des messages à caractère politique et des questions éthiques sur l’utilisation des nouvelles technologies dans la vie des humains, comme par exemple les humains « augmentés » avec des prothèses cybernétiques, quasi robotisés dont les capacités peuvent être modelés à la guise des ingénieurs ; et j’ai beaucoup aimé comment l’univers carcéral a été imaginé dans ce livre, à coup de théorie d’adaptation à l’accélération et au ralentissement du temps (j’imagine que c’est de la physique mais je suis nulle en théorie, et j’ai jamais réussi à avoir plus de 12, même pour mon concours. Vous me direz c’est déjà pas mal). Pas de science fiction sans message derrière, cher lecteur, tu commences à connaître le crédo.
La fin est une masterclass sans nom, crescendo de découvertes et de scènes virevoltantes qui font monter en pression tandis que le lecteur tourne avidement les dernières pages. Car ce roman est un page-turner où l’ennui ne gagne jamais du terrain. L’introduction à l’univers est exemplaire et chacune des informations qui nous sont avarement partagées (il faut bien garder des petits secrets pour la suite j’imagine) amène encore le lecteur à se poser de nombreuses questions alors qu’il vient de reposer le livre tout chaud. Évidemment, la maîtrise linguistique de Guy Roger-Duvert y est pour beaucoup ; et si j’ai pu voir des chroniques n’allant pas dans ce sens, je tiens à préciser que personnellement, je trouve ses constructions de phrase très pertinentes et en constante amélioration.
À lire ou pas ? Une nouvelle saga SF dont le premier tome est une réussite certaine, et que je conseille à tous !
5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu ! Avez-vous déjà lu des livres de Guy Roger-Duvert ? Ou regardé une de ses réalisations cinématographiques ? N’hésitez pas à laisser un commentaire que nous puissions en discuter 🙂
Bouquinement vôtre, Jade