Chroniques·Thriller

Chronique 112 TRS – Le Cas Van Noorden par Raphaël Passerin

Couverture du livre

Résumé : Trois amis de fac en retrouvent un quatrième, expatrié au Canada, après sept années de séparation. L’occasion unique de renouer avec Carl pour Audric, Victor et Tony, mais l’ambiance en prend pas. Haine recuite, passé trouble, un dîner qui brûle et la concorde part en fumée. Et lorsque enfin les esprits s’apaisent autour d’un verre, l’impensable se produit : le corps de Carl Van Noorden est retrouvé sans vie. Alors les cicatrices s’ouvrent, les passions s’exacerbent, les accusations fusent et convergent, vers qui ? Vers l’hôte d’un soir : Audric Herbert, principal accusé.
Sadegh Hossein Yavari, lecteur de polars et livreur de sushis, a raté l’examen du barreau deux fois. C’est pourtant à ce loser magnifique qu’incombe la tâche d’innocenter « monsieur H », son client favori.
Une énigme en chambre close, des suspects à la pelle, un coupable trop évident. Sadegh devra-t-il enquêter dans trois pièces, à trois kilomètres ou sur trois continents ?

Le Cas Van Noorden est un thriller écrit par Raphaël Passerin et publié en juin 2021 chez les éditions du Val. Il s’agit là de son deuxième roman après Prince de Galles.

Disclaimer : les goûts en livre, c’est comme les goûts pour la nourriture, personne n’a les même. Tant et si bien que si vous désirez vous faire votre propre avis de ce livre, êtres doués d’esprit critique, vous pouvez vous le procurer notamment par ici. Fin de l’interlude.

Je suis une habituée des thrillers, et je dois vous le dire d’emblée : j’ai été conquise par ce dernier. Raphaël Passerin nous offre ici un OLNI, dans un huit clos intrigant et plus que saisissant. Théâtral, parfois presque absurde, ce roman nous entraîne dans une enquête folle tournant autour de la mort de Carl Van Noorden, un des protagonistes, retrouvé inanimé dans le bureau de Monsieur H (aka Audric Herbert), un professeur raté. On y découvre également Tony, ce syndicaliste alcoolique et cocu, Victor, un écrivain imbu (très imbu) de sa personne, ainsi que Léa, la conquête très récente de notre romancier.

Ils étaient quatre, mais c’était lui qui montrait le nord. Avec son esprit de contradiction systématique, Tony indiquait le sud. Victor était à l’ouest parce que flegmatique, perpétuellement ailleurs. Audric à l’est, car passionné de littérature orientale.

La scène d’ouverture se déroule après la découverte de quatre corps, par le commissaire Damrémont et le lieutenant Pernin. Chose étrange, les macchabées sont arrangés en quadrant de boussole, chacun indiquant soit le Nord, soit le Sud, soit l’Ouest, soit l’Est. Un bien étrange cinéma qui lance tout de go nos enquêteurs ; et le lecteur est déjà happé par le rythme percutant des dialogues, les protagonistes se renvoyant les mots comme des lames coupantes, sans aucun détour. Dynamique, l’auteur nous épargne la lourdeur de fioritures trop ressassées et offre des chapitres courts qui supportent une intrigue bien menée.

Cette intrigue donc, réfléchie dans tous ses aspects, est d’une originalité sans pareil. J’ai adoré l’ambivalence du personnage de Sadegh, ce livreur de sushi qui se transforme en enquêteur appliqué ; le tout dans un spectacle presque vaudevillien qui ébahit le lecteur avec de nombreux rebondissements. L’imagination du bibliophage est assaillie par cette histoire quasi graphique tandis que son cerveau mouline à la recherche du fin mot de l’investigation. Par ailleurs, l’auteur ne se laisse pas aller à la facilité et nous offre un meurtrier haut de gamme dont l’identité ne devient que certaine à la toute fin de l’histoire, chose plutôt difficile à obtenir, surtout quand on a un lectorat habitué des enquêtes (chapeau monsieur l’écrivain).

– Si t’es journaliste, postillonne Tony, montre-nous ta carte de presse.
– Et toi, tu me la montres ta carte de con ?

Finalement, je peux vous dire qu’on en reveut encore. Les personnages sont superbement travaillés, les dialogues et les réparties de ces derniers sont d’un délice sans nom et on est embarqué du début à la fin. Une fin qui m’a presque frustrée : friande d’épanadiplose, j’aurai voulu retrouver le commissaire et son lieutenant pour finaliser l’enquête. Mais l’auteur a préféré une ouverture libre à l’interprétation, exercice plus difficile qu’un chiasme surajouté ; et en y réfléchissant après, finissant de savourer ma lecture, elle est tout à fait cohérente et conclut avec brio cet excellent thriller.

À lire ou pas ? Il serait très dommage de passer à côté de cette pépite littéraire comme j’en trouve rarement du côté des thrillers. Je vous recommande fortement cette lecture qui est un coup de cœur.

5/5 est ma note pour ce livre.

Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! Connaissiez-vous Raphaël Passerin ? Avez-vous déjà lu un de ses livres ? N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire que nous en discutions 🙂

Bouquinement vôtre, Jade

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