
Résumé : Lorsqu’on aime comme on n’a jamais aimé, peut-on le dire comme on l’a déjà dit ? « Je t’aime », cette expression galvaudée, fatiguée, gravée dans un marbre quasi funéraire… Celui que j’aime est unique, il mérite mieux que des mots réchauffés. Il fait battre mon cœur, je ne peux pas lui offrir des mots morts. Cet OVNI, voyageant de l’alexandrin aux vers libres en passant par la peinture acrylique, est une déclaration d’amour. J’ai cartographié dans les étoiles un univers de sentiments, de fantasmes et de désirs, je suis allée chercher dans l’espace des mots pour décrire ce que rien, autour de moi, n’était en mesure de contenir. J’ai cherché d’autres façon de dire, un lieu assez grand pour l’aimer. Et même si je ne ferai jamais le tour de ce qu’il est ni de ce que je ressens, je cherche à m’en approcher, à apprivoiser ce qui, dans l’amour, fuit incessamment. Il ne s’agit que de mon ciel à moi, poétique et réaliste. C’est un ciel exclusivement constituée d’étoiles artistiques, mais qu’importe : après tout, Uranie est bien la muse de l’astronomie…
Le Chemin des Étoiles est un livre non classable, un OLNI (pour objet littéraire non identifié), écrit par Claire Poirson et publié en mars 2022 aux éditions Ex Æquo dans la collection Hors Cadre. Je tiens à remercier l’autrice qui m’a permis de découvrir la dernière de ses œuvres.
Disclaimer : oyé oyé braves lecteurs, pour cette 125ème édition du disclaimer, rien ne change (car on est pas très original et que ça veut dire que j’ai écrit 125 fois la même chose c’est abusé). Donc, on récapépéte, si vous désirez vous faire votre propre avis de ce roman (car le mien reste subjectif), n’hésitez pas à vous le procurer par vos propres moyens (l’internet, les librairies, toussa toussa).
Claire Poirson casse encore une fois les codes avec son recueil de poésie-nouvelles-théâtre-illustrations, savant mélange aux allures d’OLNI, qui retrace à travers les mots et les traits un amour si puissant qu’il est difficile d’en exprimer toute la grandeur. Sa muse (son musc) reste la rose que l’on pouvait découvrir dans son recueil de poème Musc, et la passion flamboyante qui la traverse ne semble pas flancher. L’autrice nous partage avec talent toute l’émotion qui la consume et c’est un plaisir que de redécouvrir sa plume.
« Le réel, c’est pour les gens ordinaires, pour les amours qu’on peut contenir dans un corps. Si mes sentiments dépassent mes mots, c’est parce que ce que je ressens est extraordinaire ; or les mots décrivent l’ordinaire. On ne peut nommer ce qui existe. Ce que je ressens pour toi mérite d’aller chercher d’autres mots, dans d’autres planètes.
Au delà – Colombine à Pierrot
Il était une fois le mythe de l’âme sœur, que Platon nous rapporte si bien dans son œuvre Le Banquet. Au commencement, les êtres humains étaient composés de deux têtes et huit membres, leur union si puissante qu’elle rivalisait avec le pouvoir des Dieux. Ces derniers décidèrent de les séparer pour ne pas risquer de perdre leur ascendance. Affaiblies, la quête de nos deux âmes étaient de se retrouver pour ne faire plus qu’un ; et c’est ce recueil qui me fait penser à ce mythe, qu’il exprime à travers de chacune de ses pages. Je ne sais pas si c’est une volonté de l’autrice, mais voilà ce que je retrouve à la lecture de son œuvre.
Alors Claire Poirson attise cette flamme, titille ces deux âmes et nous emmène avec elle dans une voie lactée immense, où elle fait répondre ses textes uns à uns ; je pense notamment au divin Toi-12316 qui peut se lire sur deux pages, chacune essayant de rejoindre l’autre. Les aquarelles subliment les écrits, tandis que les poésies s’intercalent aux histoires de Pierrot et Colombine (Arlequin), théâtre tragique d’un amour qui ne veut s’unir que la nuit. Vous l’aurez compris, ce livre est un plaisir d’originalité qui nous fait voyager dans la galaxie, Hors Cadre d’un poème bien sage ou d’une nouvelle bien rangée.
Elle ne lui donna pas de nom : nommer c’est posséder. Sa fille, elle voulait lui laisser la liberté d’être libre.
Néréide
L’amour survole la terre ferme pour rejoindre une nuée d’étoiles ; et la plume de Claire Poirson en magnifie chaque parcelle. Je pourrais vous décrire les figures de style, les formes de poème, l’adresse dont elle fait preuve pour mettre en scène ses amoureux transits ; mais je préfère simplement vous dire que l’écriture de l’autrice est une musique sans fausses notes aux harmonies spatiales. Certains diront que le livre peut partir dans tous les sens, surtout s’ils n’ont pas fait l’effort de le lire en entier, mais là est le talent de l’autrice : toutes ces entités artistiques ne font plus qu’un au final, comme nos deux âmes amoureuses retrouvées.
À lire ou pas ? Une superbe ode à l’amour aux genres littéraires variés qui comblera les fleurs bleues (et si, quelques personnes lisent les biographies) et les curieux. À ne pas louper.
5/5 est ma note pour ce livre.
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! À chaque fois je me dis que je déteste les livres qui parlent d’amour, mais Claire Poirson me fait mentir 🙂 Elle a le chic pour m’introduire des œuvres qui se dévorent et qui me font changer d’avis ! Et vous, connaissez-vous les livres de cette autrice ? N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire, et sur ce…
Bouquinement vôtre, Jade