Chroniques·Roman

Chronique 130 TRS – Les Frères Gigognes par Florie Darcieux

Couverture du livre (BetaPublisher)

Résumé : Un cercueil à fermer, et rien d’autre. Voilà à quoi s’attendait Tobias en venant enterrer Marcus, son frère aîné, ancien joueur professionnel de hockey sur glace, qu’il n’a pas vu depuis des années. Mais de ce village côtier des Landes où ceux qui hantent ses souvenirs ne sont pas étrangers au destin tragique de son frère, Tobias va devoir affronter ses propres fantômes. À commencer par cette boîte qu’il n’a aucune envie d’ouvrir. Et pourtant…

Les Frères Gigognes est le troisième roman de Florie Darcieux, dans le genre Young Adult. Il est sorti en juin 2022 chez les éditions Beta Publisher.

Disclaimer : rien à disclaimer, hormis que vous savez que j’adore Florie, mais que voulez-vous, tous ses romans sont des pépites, j’y peux rien. Promis je vais rester objective, mais c’est un coup de cœur alors bon si vous cherchez du drama partez sur une autre chronique y’aura que de l’amour ici.

Au commencement, il n’y avait rien. Enfin si, il y avait deux petits garçons mignons, une mère malade et des pièces de puzzle. Tobias, jeune homme de 23 ans, opticien (ça c’est s’il ne s’était pas fait virer) hérite de son frère Marcus qui s’est suicidé (enfin c’est ce qu’on en dit) d’une entreprise de vêtements, d’une maison dans les Landes et de beaucoup de secrets de famille. Énormément. C’est avec Léon, son meilleur ami, qu’il se rend donc dans ces terres de pin, puisque Florie situe toujours ses histoires dans cette région (une très jolie région à n’en pas douter), pour refuser ce qui lui revient de droit. Jusqu’à ce qu’une petite étincelle, un petit flash comme dirait Léon, vienne titiller l’esprit de Tobias et induise le doute sur la véritable raison de la mort de son frère. Une petite maison en carton, une lettre, et la conclusion d’un premier chapitre aussi exquise que la brise des vagues. Cette fois, Florie a décidé de taper encore plus fort qu’un shorebreak (vague de bord pour les néophytes) en plein été, et autant dire qu’avec tout ce teasing, j’espère bien que vous irez lire Les Frères Gigognes. Enfin, passons à la suite.

Et ce murmure de fond. Tout aussi imperceptible qu’inévitable. Ces lettres maugrées, ravalées, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul son. Guttural. Cette succession de r que je devine dans les gorges de l’assemblée. Comme des gamins en train de mimer un rugissement. Le lion est mort ce soir. Et l’assistance n’est que coups de coude et susurrements :
– Regarde… C’est son frère.

J’ai tout de suite été embarquée dans le rythme soutenu des Frères Gigognes. Pas un mot de travers, un suspens d’une qualité certaine avec de nombreux indices qui sont en fait des divertisseurs. J’ai fini dans le mur, et je pourrais me trouver des excuses en disant que c’est la fatigue mais non ; Florie a décidé de me trimballer de pages en pages sans jamais me donner raison ! Et c’est ça qui est super, autant de rebondissements, de cachoteries, d’échecs et de découvertes. J’ai passé un super moment (comme à chaque fois), et l’écriture de Florie s’affine comme du bon vin. Ça se lit vite, ça prend au tripe, il y a de l’attente angoissée, tout un tas d’ingrédients qui font que ce livre ne peut que marcher.

Par ailleurs, son point fort – et c’est ce qui se ressent dans chacun des livres de Florie – c’est l’entièreté de ses personnages. Ses écrits ont une touche particulière, qui façonne les caractères avec adresse et qui rend Tobias, Léon, Victor, Lisa et tous leurs « acolytes » profondément vivants, alors qu’ils ne sont que des mots sur du papier. Devant moi se sont animés l’affable monsieur Touraine, les mimiques narquoises de Victor, les grands yeux interrogatoires de Léon ; alors même que leur description physique est plutôt modique. C’est un talent de conteuse que l’on peut attribuer à Florie, qui rend ses personnages attachant par leur personnalité.

Je lui adresse un sourire reconnaissant pour cette tirade, et pour toutes celles qui ont précédé lors de la mort de ma mère et celle de mon frère. Aussi désespérées qu’honnêtes, aussi vaines que colossales. Dans ces moments de non-sens absolu, seul le décalage de ses mots me permet de lâcher les miens.

J’ai adoré cette histoire, la relation de Tobias et Léon, véritable rayon de soleil dans un puits sans fond, et l’imbroglio familial complétement dingue dans lequel s’embarque notre protagoniste principal. La structure de l’intrigue est brillante et ne fait qu’interroger le lecteur : quel sera le mot de la fin ? Eh bien cette fin, quelle fin (je vous le vends bien hein ?). Jusqu’au tout dernier mot, à la toute dernière page, Florie réussit à maîtriser son suspens d’une main de maître, pour nous offrir un épilogue brusque où les pièces d’un puzzle flotte dans les airs sans s’emboiter parfaitement. Pas de prince et de princesse qui vécurent heureux jusqu’à la fin des temps mais une leçon de vie en morale de fin de fable, ça fait son petit effet.

À lire ou pas ? Si ce n’était pas assez clair avec tout ce beau plaidoyer ci-dessus, si vous aimez les enquêtes (ou pas d’ailleurs) et les personnages profonds, bien écrits, bien vivants (un peu morts parfois mais ça va, on a le droit à 10% de perte), foncez !

5/5 est ma note pour ce livre, mention coup de cœur pour Florie !

Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée ! J’espère qu’elle vous aura plu autant qu’elle m’a été d’une facilité à écrire (c’est plus simple de parler des livres qu’on a adoré aha). N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire que nous discutions, et surtout :

Bouquinement vôtre, Jade

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