
Résumé : Le juge Adriano Fragetti, brillant magistrat italien, est désigné pour devenir Procureur Général à Rome. Un journaliste déterre l’histoire ignominieuse de son père condamné à la prison à perpétuité en France pour trois homicides. Vingt ans plus tôt Roger Fragetti a assassiné son épouse Katia, la mère d’Adriano, et laissé mourir sur le bord d’une route deux femmes. Clara Vallier une jeune avocate est chargée de lever le voile sur cette sombre histoire qui s’est soldée par le meurtre de Roger Fragetti après sa condamnation. C’est l’occasion pour elle de retourner à Nice, la ville de ses souvenirs d’enfance. Deux policiers vont se joindre à l’avocate pour décortiquer l’abondant dossier judiciaire de cette ancienne affaire. Clara Vallier va-t-elle découvrir une autre vérité, celle que l’on doit aux morts ?
Cette vérité que l’on doit aux morts est un polar écrit par Sophie Mancel-Haineville et publié dans la Collection Rouge des Éditions Ex-Aequo en septembre 2022. Je remercie par ailleurs les éditions Ex-Aequo qui renouvelle depuis maintenant plus d’un an leur confiance à mon égard, pour lire leurs petites pépites (et celle-ci n’est pas des moindres).
Disclaimer : si le titre vous est familier, c’est que c’est le premier roman de l’autrice, paru au tout départ en 2013. Il est, ici, remasterisé avec, comme elle le dit elle-même, la correction de ses erreurs de jeunesse. Si le résumé vous intrigue, et que vous voulez vous faire votre propre avis sur ce bouquin, n’hésitez pas à vous le procurer, notamment par ici ou bien encore par là.
Il y avait un bout de temps que je n’avais pas lu de polar d’une telle intensité. La plume de Sophie Mancel-Haineville est une découverte, et quelle découverte ! Pour poser le contexte (même si j’espère que vous prenez le temps de lire les résumés), l’histoire nous est contée par Clara Vallier, une jeune avocate, qui sous l’égide d’un patron antipathique doit déterrer un cold-case datant d’une vingtaine d’années, sur une sombre histoire de triple homicide, dans le Sud-Est de la France, tout cela à la demande de l’héritier Fragetti, futur Procureur Général de Rome. C’est armée de sa patience, d’un caractère un poil trop téméraire et d’une conviction bien ancrée que notre avocate se rend donc à Nice pour remonter sur les traces du meurtrier Roger Fragetti.
Pour lui, la basse-cour c’est bien entendu le commissariat Foch, puisque les flics sont des poulets. Un surnom qui remonte à la commune de Paris et à l’incendie de la préfecture de police. C’est en visitant le 36 quai des Orfèvres que j’ai appris que les policiers avaient installé leur nouvelle caserne à la place d’un ancien marché aux volailles. D’où ce sobriquet de poulet.
Ce que nous propose Sophie Mancel-Haineville est tout bonnement remarquable. Trois protagonistes principaux en tout et pour tout, une récurrente et le tour est joué. Elle ne s’embête pas de pléthore de personnage, ni d’actions bruyantes ; elle n’en a pas besoin. En effet, l’histoire envoute et le lecteur s’assoit à la même table que Clara et ses deux acolytes policiers, Salvatore et Paolo. Il est là, en tant que spectateur, aux premières loges du récit de la soirée précédant le meurtre, tandis que notre troupe décortique pages par pages les rapports policiers de l’époque.
La dynamique entre ces trois personnages que pourtant tout oppose est tellement bien diligentée qu’on apprécie à les voir se rentrer dedans. L’humour noir, le tragique, tout se mêle à la perfection dans un récit qui se lit à une vitesse éclair, tellement on est pressé de connaître le fin mot de l’histoire. Jolie prouesse de l’autrice qui montre qu’il ne suffit pas d’action pour faire un bon polar. Une plume maîtrisée, de l’esprit et une bonne dose de suspens qui font que ce livre est tout bonnement une réussite.
J’aimerais parfois être un écrivain qui manie les mots et sait retranscrire le lyrisme qu’inspire un orage. La température est à peine redescendue de quelques degrés, l’air est tout de même un peu plus respirable.
L’autrice agrémente également son récit d’une description de la jolie Nice, que j’ai pris plaisir à découvrir à travers ses mots (je suis du Sud, mais de l’Ouest). La protagoniste principale parle par ailleurs de ses souvenirs dans cette ville, de sa grand-mère notamment, et ces passages sont comme des pauses mélancoliques dans l’ardeur d’une enquête qui sollicite les méninges de notre troupe éclectique. Cette vérité que l’on doit aux morts sera finalement ma révélation polar de l’année et j’en ressors bien curieuse de lire les autres œuvres de Sophie Mancel-Haineville.
À lire ou pas ? Pour tous les férus de polar, les néophytes ou tout simplement les curieux : il serait bien dommage de passer à côté de ce livre d’une telle qualité. Au milieu de milliers d’œuvres qui se ressemblent à en faire bailler, Cette vérité que l’on doit aux morts vaut bien la peine qu’on s’y arrête, avec un supplément vin rosé s’il vous plait.
5/5 est ma note pour ce livre, mention coup de cœur !
Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! Je suis très contente d’avoir découvert ce livre (si ça ne s’était pas compris), ça fait longtemps que je n’avais pas dévorer une œuvre comme ça. Je le redis, mais si vous avez l’occasion de découvrir Cette vérité que l’on doit aux morts, n’hésitez pas ! Et n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire, ça me fera plaisir.
Bouquinement vôtre, Jade